Le Gap Year ou année de césure pour apprendre l’anglais pendant un semestre

par | Avr 24, 2017 | Étudiants, Nos Conseils | 0 commentaires

Gap Year jeunes heureux à l'aventure au bord de mer

La Gap Year ou année de césure, encore mal considérée il y a peu, devient une étape indispensable des parcours de vie réussis chez les nouvelles générations. Loin d’être une année sabbatique, les avantages d’un programme Gap Year sont multiples. Découvrez en quoi consiste précisément une année de césure et pourquoi elle plait de plus en plus aux recruteurs.

L’année de césure/Gap Year, c’est quoi ?

Vous êtes étudiant ou tout jeune diplômé, vous entendez parler de l’année de césure alias la Gap Year avec tout ce qui fait rêver autour. Ça vous tente mais vous vous posez mille questions. Quoi faire, où aller, quel réel intérêt pour votre future carrière…
Mal vue de ce côté-ci de l’Atlantique, elle est une institution en Amérique du nord et dans les pays nordiques.
La première chose dont il faut bien avoir conscience est que la Gap Year n’est pas une année sabbatique. Il s’agit d’une année de « pause » dans les études, généralement avant l’entrée à l’université, ou avant de commencer à travailler. L’objectif ? Prendre un an pour soi afin de réfléchir à son projet de vie, de carrière, d’avenir tout en vivant une expérience enrichissante et différente de ce qu’on a connu jusque là.
Le Gap Year peut avoir différentes formes et toutes les personnes ne vont pas consacrer cette année de césure aux mêmes activités.

Les objectifs d’une année de césure/Gap Year

Il est important de garder en tête que le Gap Year est un vrai projet.  L’année de césure a moult objectifs et bénéfices qui sont de plus en plus reconnus par les recruteurs. Ceux-ci valorisent bien-sûr tout particulièrement les expériences professionnelles réalisées à l’étranger mais pas seulement. En plus du savoir-faire, le savoir-être acquis en voyageant est une véritable valeur ajoutée à la qualité d’un candidat. Ce dernier doit cependant être capable d’expliquer pourquoi il est parti, ce qu’il cherchait et ce qu’il a trouvé pour pouvoir faire valoir cette année de césure.

Découvrir le monde

La base de ce qu’on appelle Gap Year, c’est le voyage. On profite de son année libre pour parcourir le monde, découvrir d’autres cultures et bien-sûr d’autres langues, l’idéal étant bien-sûr de les apprendre (cf point suivant).
Quand certains partiront à l’aventure en bagpacking, d’autres préféreront suivre des cours de langue, travailler, faire du woofing…

Apprendre l’anglais et acquérir un excellent niveau.

L’atout majeur d’un semestre ou d’une année à l’étranger est bien-sûr d’apprendre l’anglais. Faire une Gap Year en Angleterre, aux USA, au Canada ou encore en Australie fera de vous une personne quasi bilingue, qualité ultra prisée dans notre univers mondialisé où la langue de Shakespeare est reine. Quand pour certains, le voyage en lui-même est le cœur de leur année de Gap Year, pour d’autres, c’est uniquement l’apprentissage d’une langue (ou de plusieurs) qui prime. Vous avez donc la possibilité de partir à l’étranger en maîtrisant la part d’inconnu et suivre des chemins plus calibrés particulièrement appréciés sur les CV. Ils consistent à suivre des cours en école de langue dans le pays que vous aurez choisi tout en vous frottant à la culture locale.
En plus d’être rassurantes puisqu’elles vous offrent un cadre, les écoles de langue vous laissent quand même la liberté que vous cherchez en partant. Le compromis idéal si partir seul à l’étranger sans filet vous effraie et si vous cherchez à vraiment acquérir un excellent niveau de langue.Groupe étudiants heureux en Gap Year

Ensuite, suivre des cours en école de langue vous garantit une amélioration de votre niveau à la vitesse grand V puisque non seulement, vous êtes en pure immersion mais en plus, les cours dispensés vous apporte les éléments manquants.
Cela vous donnera aussi l’occasion de préparer des examens ou tests d’anglais certifiant votre niveau comme les examens de Cambridge, le Toeic, le Toefl ou encore le IELTS qui garantiront votre niveau et pourront être valorisés pour votre futur cursus, tant universitaire que professionnel.

Enfin, vous vous ferez très facilement des amis puisque vous serez dans un « vivier » de jeunes dans la même situation que vous.
Nul besoin de préciser que l’anglais reste évidemment la langue la plus prisée, à juste titre. Profitez-en pour faire de votre Gap Year une année d’aventure sur des terres magiques comme les USAl’Australie, le Canada

Gagner en indépendance et auto-discipline

Une année de césure dégourdit. Partir seul, s’assumer, régir son quotidien, c’est se gérer et ça : c’est grandir.  Si vous n’êtes pas encore organisé ou vous reposez beaucoup sur les autres pour vous aider (papa et maman notamment), une Gap Year vous enseignera l’auto-discipline nécessaire à atteindre les objectifs que vous vous serez fixés.
Si vous partez encore enfant dans votre tête, vous reviendrez adulte (version cool évidemment ).

Apprendre à gérer son budget

On l’a dit, une année de césure, c’est l’aventure. Cela nécessite une excellente gestion de son budget entre loyer, études, sorties, visites, voyages… Le grand saut dans le vide pour bon nombre d’étudiants mais une étape ultra formatrice.

Etudiants qui met de l'argent dans sa tirelire cochon pour partir en Gap Year

Savoir prendre des décisions

Dans la même veine, une année de césure tout seul, loin de vos repères vous demandera de compter sur vous-même et de prendre vos propres décisions. Dans le travail, la capacité à analyser une situation, à prendre une décision sans tergiverser et à vous y tenir fera de vous quelqu’un d’efficace sur qui on peut compter.

Élargir ses horizons, réfléchir sur soi et gagner en intelligence émotionnelle

C’est bien connu, les voyages forment la jeunesse. Sillonner le monde permet de prendre du recul sur sa propre culture en réalisant ses limites et ses avantages.
Le voyage apporte son lot d’humilité et ouvre l’esprit.  Se confronter aux autres, c’est se confronter à soi-même.
En vous rapprochant d’une voire plusieurs cultures différentes, vous découvrirez de nouvelles manières de penser et de voir les choses, ce qui pourra même ébranler vos convictions bien ancrées. Tenter de comprendre les autres et de voir les choses depuis « leur fenêtre » vous rendra émotionnellement plus intelligent. Vous jugerez moins rapidement les gens et saurez jauger plus justement vos interlocuteurs.
En année de césure, la fameuse phrase de Socrate « connais-toi toi-même » prend tout son sens…

Tester ses limites

Lorsqu’on parle de tester ses limites, on imagine se confronter à la difficulté. On pense donc d’abord au volontariat humanitaire qui peut vous  immerger dans une réalité parfois peu reluisante. Une telle expérience, dans des pays défavorisés et au contact de populations en détresse peut être extrêmement difficile bien qu’ultra enrichissante humainement. Vous mettrez en perspective vos acquis et verrez rapidement ce que vous pouvez endurer ou non.
Bien évidemment, l’intensité des défis est subjective. Ce qui pourra être un grand pas pour les uns en sera un petit pour les autres. Tout dépend également de votre caractère. Vous pouvez aussi vouloir vous challenger dans une moindre mesure. Le choix de vivre dans une très grande ville ou de postuler dans certaines entreprises peut déjà représenter beaucoup. A vous de définir ce que vous souhaitez et ce que vous êtes prêt à essayer.Etudiante qui amasse les connaissances-tas de livres

Tester une profession avant d’entamer une longue formation

Vous avez déjà une idée plus ou moins arrêtée de la carrière que vous souhaitez embrasser, mais elle requiert un parcours d’études plutôt long et onéreux. Profiter d’une Gap Year  pour tester ! En intégrant une entreprise du domaine qui vous plait, en tant que salarié ou stagiaire, vous verrez si l’environnement vous convient, et échangerez avec des personnes qui font le travail de vos rêves.  Le meilleur moyen de savoir si le chemin que vous vous apprêtez à suivre est le bon.

Si vous hésitez dans votre orientation, l’année de césure vous permettra de faire plusieurs stages ou jobs pour tester plusieurs domaines. Pas plus efficace que de tester pour savoir ce qui vous plait et vous nourrit.

En consacrant votre Gap Year à une année en entreprise ou en stage, vous découvrirez ce qui vous anime vraiment au niveau professionnel. Vous saurez déterminer ce qui vous plait et vous déplaît. En rentrant, vous pourrez ainsi vous orienter vers un travail qui vous satisfera car vous vous connaîtrez.

Étoffer son CV en compétences professionnelles


Une année de césure, outre la maturité et les qualités d’ouverture qu’elle apporte, peut être un vrai plus sur votre CV si vous avez acquis des compétences professionnelles grâce à un stage ou un emploi, vous développerez forcément votre expérience et acquerrez des compétences professionnelles non négligeables. On sait tous que même chez les profils très diplômés, le manque d’expérience sur les CV fait toujours grincer des dents les employeurs. L’année de césure est votre chance pour combiner les deux et vous démarquer des autres.

« (…) Echangez avec les autres, ouvrez le champ des possibles. Et surtout voyagez, et voyagez encore (…) Plus que jamais, l’école doit s’ouvrir au monde, inviter les jeunes à se frotter à des projets divers, à voyager. Il faudrait généraliser les initiatives de type Erasmus, envoyer systématiquement les étudiants à suivre des stages ou des cours dans des environnements différents de ceux auxquels ils sont accoutumés. (…) L’Europe est une école, une opportunité de formation extraordinaire et le simple fait de voyager dans des cultures, des systèmes différents est un apprentissage incomparable. » Le Monde, 03.01.2017

Cédric Villani

Mathématicien, médaille de Fields 2010

Les différentes formules de Gap Year

Séjour linguistique en école de langue

Cette formule de séjour linguistique longue durée est ultra recommandée puisqu’elle est synonyme de sérieux. Oui vous partez à l’étranger mais votre objectif est net : maîtriser parfaitement une langue étrangère. Que ce soit pour quelques mois afin de démarrer sur de bonnes bases ou pour toute la durée de votre séjour, le temps passé en école de langue ne sera jamais perdu. Qui plus est, vous passerez des tests ou examens pour attester de vos compétences linguistiques. En somme, vous serez en mesure d’apporter les preuves du bon usage de votre temps passé à l’étranger.

groupe amies prenant une selfie en voyage gap year

Job/ stage/ volontariat international

Le Gap Year peut servir à faire une incursion dans le monde professionnel que ce soit en tant que stagiaire, salarié ou volontaire international en entreprise.  Vous découvrez ainsi le rythme de vie des actifs, la culture d’entreprise, l’implication au travail, l’esprit d’équipe… Tout ce dont on vous a parlé à l’école mais que vous n’avez jamais vraiment expérimenté jusque là. Vous développez bien-sûr vos compétences linguistiques dans un contexte professionnel ce qui est excellent. L’expérience peut vous conforter dans votre choix de carrière si vous en avez déjà fait un ou, au contraire, vous faire réaliser que vous faisiez fausse route. L’année de césure permet de prendre de la hauteur, servir de test et donc gagner du temps en évitant de vous lancer dans un long cursus universitaire qui finalement, vous aurait ouvert des portes vers des horizons inadéquats.

Volontariat humanitaire

Certains profitent de leur Gap Year pour se dédier à des causes humanitaires. Il s’agit alors d’une année en vraie rupture avec les études et le chemin en cours. C’est une année « d’autre chose », où on teste ses limites et se confronte à une réalité pouvant être difficile. Le volontariat en ONG forge le caractère et met en perspective tant le chemin parcouru que  les aspirations futures. 

Woofing

Vous êtes logés et nourris sur une exploitation agricole (bien souvent orientée bio ou culture alternative), en échange de quoi vous participez aux travaux de la ferme. Réservé aux amoureux de la nature et des animaux qui souhaitent découvrir la vie à la ferme, les techniques agricoles, l’ambiance terroir…

BagPacking

Last but not least, le bag packing est réservé aux aventuriers dans l’âme. Pas de choses trop précises et/ou organisées à l’avance, l’idée est de « se perdre » volontairement pour mieux se trouver.  On gère les événements au fur et à mesure. Un bon moyen d’apprendre le lâcher prise.

« Le problème est que l’on fait sprinter nos jeunes, et ces jeunes, en sprintant, se cassent souvent la figure. Après le bac, ils s’orientent trop vite, alors qu’ils ne sont pas encore motivés. (…) Or, ce qui peut aider un jeune à prendre sa voie, c’est son pouvoir de rêve. Il faut ensuite se réveiller, bien-sûr. Le rêve mène au réveil. Mais si un jeune arrive à rêver et à se mettre au travail, il pourra prendre une direction dans la vie. (…) L’espérance de vie a follement augmenté. Une petite fille qui arrive au monde aujourd’hui a de fortes chances d’être centenaire. Alors si, après son bac, elle perd un an ou deux, qu’est-ce-que ça peut faire ? Ces deux années-là, justement, certains pays en Europe du Nord par exemple, ont décidé d’en faire une période sabbatique. Ils ont institué un rite de passage moderne. Les jeunes partent à l’étranger, ils ne sont pas abandonnés mais autonomes. Quand ils reviennent, ils ont appris une langue, ont eu des expériences et on réfléchi à leur choix de vie. Ils s’inscrivent alors dans des cursus et apprennent un métier. Il y a très peu d’échecs, alors qu’il y en a énormément pour ceux qui se précipitent vers les universités. » Le Monde, 12.12.2016

Boris Cyrulnik

Psychiatre et Psychanalyste

Share This